AVEC MARIA ZAKI : BALADE ENTRE LE RÊVE ET LA RÉALITÉ

 

Abdellah Hanbali, eljadida24, le 08 mai 2012

 

 

Il était tapi dans son coin préféré de ce café  en face de la mer. Mehdi, mon voisin de table, dont le regard surfait sur le bleu des vagues, au rythme de ces barques accrochées telles des notes de musique sur des portées d'écume blanche, se détourna soudain de son spectacle, intéressé par ce show qui avait lieu à l’autre bout de la salle, pour me bombarder de questions :

 

- Pourquoi tant de  gens ?

-  Pour qui sont-ils venus ?

-  Qui est ce ?

-  Qu’est ce qu’elle écrit ?

 

Mais ce que Mehdi prenait pour un show, était en réalité un café littéraire. Un café que les organisateurs ont jugé bon d’amener vers les gens pour le leur présenter, là où ils se sentent le plus à l’aise, au lieu d’attendre qu’ils viennent vers lui.

 

L’invitée en cette matinée de samedi ensoleillé ne fut autre que Maria ZAKI.

 

De son vivant Abdelkébir Khatibi, romancier et sociologue marocain spécialiste de la Littérature Maghrébine Francophone,  a été le premier à pressentir en elle cet oiseau rare. Celle qu'il a mis du temps à chercher pour enfin la trouver, la guider, la conseiller et l’accompagner jusqu'à l'éclosion de son talent.

Et s'il avait pu être parmi nous, en cette magnifique matinée printanière, il  aurait été fier d'elle et de toute l'étendue du chemin frayé par cette doukkalia  comme lui.

 

Maria Zaki est poétesse et écrivaine, née en 1964 à El Jadida. Docteur d'Etat es-sciences, enseignante universitaire au Maroc puis directrice de recherche et de développement dans l'industrie chimique en France.

A son actif :

→ Cinq recueils de poésie…

 

 

...C’est le moment qu’a choisi Mehdi pour lancer un cri strident. Sur le coup, je croyais qu’il avait fait un mauvais atterrissage, pardon rêve, mais il s’est avéré, un peu plus tard, que c’était tout simplement sa cigarette oubliée, entre ses doigts, qui l’avait brulé.

 

Blague (réelle) à part, cette chimiste de formation a su  être inventive et apporter du neuf à notre littérature. Cette scientifique a jugé que tout n’était pas visible dans notre univers et que l’on se doit de faire appel à l’imaginaire. « Petite, on m’avait parlé des nombres entiers à l’école. Plus tard, ce qui était pour moi l’unique réalité, ne l’était plus, car on s’est mis à me parler des nombres décimaux. Et pour boucler la boucle, c’était plus tard les nombres complexes (une partie relève du réel et une autre de l’imaginaire) ».

 

« On n’invente pas la science, mais le discours de dire la science » KHATIBI.

 

… Avec ses phrases mesurées et l’exactitude de ses termes, Maria était un éblouissement pour les sens et un rayon de soleil.

 

Un rêve ? Non. Maria Zaki était une pure réalité. Son talent ne tardera pas à éclater tel un feu d'artifice, libre de ses mouvements, fier de sa beauté, ivre de bonheur… à la conquête de l'autre… à la conquête de l'univers.

 

Merci et Bravo à Maria, aux Amis du Café Littéraire « El Jadida-Mazagao » pour cette Magnifique évasion.