Maria Zaki est une poétesse et écrivaine d’expression française, née en 1964 à El Jadida au Maroc. Docteur d’Etat es-Sciences, après avoir enseigné à l'Université Chouaib Doukkali à El Jadida et occupé le poste de directrice de recherche et de développement dans l'industrie chimique en France (dans le Doubs voisin de la Suisse) où elle a résidé de 2002 à 2023, elle s'installe à Bordeaux où elle se consacre à l'écriture et à la recherche, en tant qu'auteure chercheure associée au LERIC (Laboratoire d'études et de recherches sur l'interculturel) de l'Université Chouaïb Doukkali. Elle a publié de nombreux livres, participé à des anthologies et des revues littéraires et obtenu plusieurs prix. Elle est membre de P.E.N. (Poètes, Essayistes, Nouvellistes), de l'Association Vaudoise des Ecrivains, de la Société des Ecrivains des Nations Unies et de l'Association Européenne d'Etudes Francophones (L'AEEF). Elle a la double nationalité marocaine et belge.
Bureau d'Abdelkébir Khatibi
Ce sont les non-dits, les dénis et les grandes zones de silence qui font des ravages dans la société, qui ont poussé Maria Zaki à écrire. C’est pourquoi son premier recueil de poèmes s’intitule "Voici défait le silence". Elle pense que la voix des femmes de son pays d'origine, le Maroc, émerge à peine, qu’elle sort doucement des silences accumulés depuis des siècles. Mais avant d’avancer dans l’expérience de l’écriture, il lui fallait d’abord considérer que la littérature lui était nécessaire, que celle-ci n’était pas un simple jeu de mots, mais un apprentissage permanent de la vie. Venue du milieu scientifique, l’auteure devait, dans cet apprentissage qui constitue en même temps une expérience esthétique, s’intéresser d’une part, aux arcanes de la langue et d’autre part, aux sciences humaines, ou plus exactement à une nouvelle façon de penser les phénomènes humains qu’elle avait déjà en tête, depuis l’enfance. Elle a eu un professeur exceptionnel, le grand écrivain et penseur Abdelkébir Khatibi. Un auteur marocain incontournable qui lui a ouvert une porte pour sa propre parole et l’a aidée à remplir au mieux sa tâche d’écrivaine, au-delà des frontières.
Elle a repris la notion de l'aimance initiée par A. Khatibi et en a développé le volet féminin, comme le montre son recueil "Sur les dunes de l'aimance" publié en 2011, ainsi que ses nouveaux recueils "Le chant de l'aimance" et "Au-delà du mur de sable" qui viennent d'être publiés en 2018.
Dans ses deux premiers recueils de nouvelles : "Histoires courtes du Maroc" et "Maktoub", elle dénonce les problèmes et les souffrances que vivent les femmes, les dégâts provoqués par l’autorité excessive et le nombre considérable d’interdits qui jonchent le chemin des jeunes filles, l’exploitation des petites filles employées comme des bonnes à tout faire dans les maisons et l’amalgame toujours présent dans les sociétés arabes entre femme non soumise et femme sans vertu.
Dans son premier roman "Triptyque fantastique", elle se livre à une activité mentale particulière en s'intéressant à la science-fiction, en explorant d'autres univers et en créant des ponts entre le réel et l'imaginaire. Dans ce roman, qui commence par une intrigue des plus insolites à Venise, la forme est empruntée à la fiction mais le fond découle de la philosophie.
Dans son deuxième roman "La fable du deuxième sexe", en faisant un clin d’œil à Simone de Beauvoir, elle traite la question des droits de la femme d’une manière plus inventive. Elle dénonce encore et toujours les problèmes dont souffrent les femmes marocaines malgré les ratifications de la constitution, malgré les voix des féministes, les efforts des associations d’aide aux femmes... etc.
Dans sa pièce de théâtre "Malgré la lumière du phare", le phare joue un rôle symbolique désignant la lumière de l'esprit et l'intelligence dont aucun être humain ne peut se passer, le message étant : l'intelligence contre le formatage !
Dans le recueil bilingue français-arabe "Le chemin vers l'autre", il s'agit d'une quarantaine de poèmes qu'elle a traduits elle-même, sous le thème de l'altérité : l'intérêt pour l'autre, le respect dans le dialogue, et la générosité dans l'échange aussi bien dans le don que dans la réception.
Elle a également co-écrit avec le poète Jacques Herman quatre ouvrages dans un langage poétique novateur dont on ne connaît pas d’équivalent dans la poésie contemporaine que les deux poètes nomment : Poésie entrecroisée. Initiée en 2013 dans leur recueil commun « Et un ciel dans un pétale de rose », et confirmée par leurs trois recueils suivants : "Risées de sable" en 2015, "Un tout autre versant" en 2016, "Hormis le silence" (un recueil bilingue français-arabe) en 2017, "Les signes de l'absence" (un recueil bilingue français-italien) en 2018 et "Comme l'aimant le fer" en 2020,cette écriture ne trouve pas son originalité seulement dans le duo des poètes mais dans la structure même des poèmes qui se composent à la fois de vers de l’un tressés avec ceux de l’autre, en adoptant la typographie romaine pour Maria Zaki et l'italique pour Jacques Herman.
« Maria Zaki sait délier avec subtilité les liens fermés des traditions par un ouvert poétique dans lequel l'humain est remis au centre… » Nicole Barrière.