Je relève le seul indice De mes meilleurs souvenirs D’une école de sagesse Qui m’a détruite Pour mieux me reconstruire A présent me voici Sur les bancs d’une Nouvelle classe Celle qui ne plie pas Sous mes faux-pas Ni mes doutes implacables ! *
Du haut de ma sagesse
Tout à fait improbable
Une question oscille :
Comment bien vivre ?
Marquant le « si »
A chaque seconde
Ma pendule continue son jeu
Quand je n’arrive plus à suivre
Je récite des litanies
Arrachées au soleil de minuit
Suivant la boule
Au bout du fil
Mon regard balance
Entre plein et vide
Entre sphère et spirale
L’illusion est totale
Malgré mes efforts
Le va-et-vient se précipite
Et la question devient :
Comment bien mourir ?
*
Car je suis poète
Le front contre la vitre
De ma fenêtre
Ou contre la lune
Peut-être
Je joue
A maîtriser les vers
Que j’invente
Je pèse les voyelles
Soupèse les consonnes
Puis leur fraie
Des passages secrets
Pour me traverser
Et aller jouer dehors
De leur jeu
Naissent des images
Comme un début
Recommencé du "je"
*
Dans la brume
Où l’oubli travaille
Peu de bruits
Défaits des songes
Tracent
Sur la plage de la vie
Redevenue blanche
Juste un murmure
Pour aller ce chemin
Ou un autre
Et un murmure
Plus faible encore
Pour tout quitter !
*
Qui veille
Dans un coin de moi
Sur l’art subtil du silence ?
Qui tire les ficelles
De mon cerveau
Vers la terre ou vers le ciel ?
Quand le moi dit :
Une vie sans amour
Est une vie pour rien !
L’autre moi réplique :
Il faut voiler le désir !
Mais l’art d’aimer
N’affirme-t-il pas
Le corps dans son droit
A la jouissance ?
Oui, mais le corps aimant
Rescapé des sables
A-t-il vraiment des droits !
*
Comment restituer au corps
Sa part meilleure
La trace sensuelle
Qui le sauve de sa
Propre violence
Quand déferlent sur lui
Les vagues
De son ardent désir
Et que ses nuits se frottent
Aux tempêtes du plaisir ?
*
Comment réconcilier
L’éternité et l’éphémère ?
Naviguer dans une étincelle
Voir dans l’œil d’un ange
Le safre intentionnel
Et protéger ce miracle
A chaque fois
Qu’un autre que soi
S’en mêle !