Saurai-je imiter
Les notes dénudées
Sur les cordes de ta cithare
Pour réveiller tes mains prestes
Sans forcer la cadence
De l'invite ?
Dois-je caresser ton front
De ma lèvre qui tremble
Sans que ta chaleur
N'enflamme tout mon sang ?
De quel mythe rejaillis-tu ?
De quel serment d'amour ?
Viendra une femme
Après moi
Qui fera de mes vers
Un seul parfum :
Celui de ton alcôve
Je ne sais qui de nous
Tisse le baldaquin à l'autre !
Mes paroles semées autrefois
Au gré du vent
Se nouent çà et là
Au secret d'une étreinte
Dans mon sang fleurissant
De mot en mot
Je te cherche
A chaque battement de cœur
Et quand je te découvre
Es-tu là, es-tu ailleurs ?

       ***
Toi qui promets
D'entendre mon appel
Lorsque je te murmure
Si bas
Où s'oublie ma voix ?
Un cri inflexible
M'échappera peut-être
Mais quel nom te donner ?
Oui, quel nom
Que tu n'aies déjà
Renié !

 

 

Maria Zaki. Poétesse marine, née en 1964, sur la côte atlantique marocaine, à El Jadida, qui se nomme Mozagâo en portugais ; et en français Mazagan. Ville où Orson Welles a tourné une partie de son film Othello au début des années cinquante.

Ces poèmes sont les premiers qu'elle publie.

   Abdelkébir Khatibi