Du cortège des mots


Une pluie fine parfois

Rafraichit le désert

De notre langue

Captive et captée

Et nos lèvres

À peine arrosées

Se mettent à chanter

Un fleuve étrange

Passionné de liberté

Une onde nocturne

Désamorce d’un coup

Les murmures

Et les grands cris

Du verbe sauvage

Du verbe fou

Du verbe très doux

Du cortège des mots

Qui montent aux yeux

Ne prononçons que ceux

Echappés

De la tempête des jours

Au plus fort du bâillon


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Dans le velours de la nuit


Si vous croisez

Dans le velours de la nuit

Les heures

Fidèles à l’amour

Pas un bruit !

Elles reconnaîtront

Vos pas

Vos traces

Vos gestes

Et vos traits

Attendez qu’elles

Vous aient adoptés

Puis glissez vos désirs

Entre leurs plis

Guettez en silence

Le goût des anges

Qui assagit les âmes

Sans séparer les corps

Et rendez

Un hommage nocturne

Au fleuve de la vie

Sans éclat

Ni désordre !