Aux Editions L’Harmattan, Maria Zaki et Jacques Herman publient une nouvelle œuvre commune, bilingue français/anglais « Dialogue en aphorismes / Dialogue in aphorisms ». Traduction et introduction de Matthew Brauer, enseignant à l’Université du Tennessee (Knoxville) aux USA


 

Nous avons eu l’occasion de poser quelques questions à Maria Zaki au sujet de ce nouvel ouvrage commun.

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur le contenu de ce nouveau livre ?

Ce dialogue est une nouvelle expérience de texte à deux mains, où cohabitent mes aphorismes et ceux de Jacques Herman ; deux manières singulières de nous exprimer en une seule et même langue. C’est un échange dont le sens s’est construit au fil de nos deux voix qui se croisent sans se confondre et se répondent sans s’opposer. Il comprend aussi bien des différences que des ressemblances, des interrogations que des réponses, et de temps en temps de l’humour.

Pourquoi avez-vous choisi de faire ce livre ensemble ?

Depuis 2013, la volonté d’écrire ensemble ne nous a jamais quittés ; ce livre-ci est notre 7ème livre commun. Celui-ci se manifeste dans un genre différent, en l’occurrence sous la forme d’aphorismes. Notre écriture commune était déjà motivée par la volonté de mettre le maximum de sens dans un minimum de mots, ce que les aphorismes permettent de réaliser beaucoup mieux que tout autre type d’écrits. Mais ceci ne nous éloigne pas de l’expérience de notre « Poésie entrecroisée », au contraire, il la consolide et l’approfondit en lui accordant une nouvelle forme, un souffle différent, un espace de liberté d’échange en dehors du prévisible. Et tant mieux si, en même temps, ceci a constitué un exercice de style pour nous. Car nous avons, d’une part, partagé une démarche intellectuelle qui consiste à dialoguer, mettre en lien et contextualité, et d’autre part, préservé notre démarche spirituelle propre à chacun.

Que pouvez-vous nous dire sur le professeur Matthew Brauer qui a traduit ce livre ?

Matthew Brauer est un professeur d’études françaises et francophones à l’Université du Tennessee (Knoxville), traducteur et chercheur dont les travaux portent sur le multilinguisme et la traduction dans la littérature et la pensée critique au Maghreb et en France du XIXe siècle à nos jours.

Il a traduit ce livre de manière consciencieuse et perfectionniste qui nous a séduits et réconfortés. Il a été, selon ses propres termes, intrigué par la forme d’expression de nos aphorismes et par le défi de traduction qu’ils posaient. Il a su naviguer entre littéralité et fidélité à la syntaxe et aux structures du français, et il a pu résoudre certains problèmes épineux qu’il a rencontrés lors de cette tâche. En plus, comme vous l’avez sans doute remarqué, il a eu l’amabilité de nous faire une introduction substantielle, dans les deux langues.

Nous extrayons ces lignes de l’introduction de Matthew Brauer : « Ces aphorismes sont des actes de multiplication. Un texte signé par deux auteurs se trouve multiplié par sa traduction en une seconde langue. Quant au livre, il s’insère en une série d’éditions bilingues qui ont multiplié les combinaisons linguistiques, couplant le français avec l’arabe, l’italien, et l’anglais. Dans le texte, le langage humain se conjugue au corps et à la nature, à l’esprit et au divin. »

Maria Zaki est une poétesse et écrivaine d’expression française, née en 1964 à El Jadida au Maroc, découverte en 1992 par l’écrivain marocain Abdelkébir Khatibi. Docteur d’Etat ès-Sciences, ancienne enseignante à l’Université Chouaib Doukkali, elle est actuellement directrice de recherche et de développement en France où elle réside depuis 2002. Elle a publié de nombreux recueils de poésie, des romans, des recueils de nouvelles et du théâtre. Ses poèmes figurent dans plusieurs revues et anthologies internationales. Elle est membre de P.E.N. Club nternational (poètes, essayistes, nouvellistes) et de son Women Writers Committee, de l’Association Vaudoise des Ecrivains et de la Société des Écrivains des Nations Unies à Genève. Ses sujets de prédilection sont : le statut de la femme dans les pays arabes, le silence, la quête spirituelle, l’altérité et l’aimance. Elle est lauréate de plusieurs prix littéraires.

Les livres communs de Maria Zaki et Jacques Herman sont :

1) Et un ciel dans un pétale de rose, Poèmes entrecroisés, Coll. Accent tonique, L’Harmattan, Paris, 2013.

2) Risées de sable, Poésie entrecroisée, Coll. Accent tonique, L’Harmattan, Paris, 2015.Avant-propos de Nicole Barrière.

3) Un tout autre versant, Poésie entrecroisée, Coll. Accent tonique, L’Harmattan, Paris, 2016. Préface de Jacques Tornay.

4) Hormis le silence, Poésie entrecroisée, Bilingue (français-arabe), Coll. Le Scribe-L’Harmattan, Paris, 2017. Traduction de Maria Zaki. Avant-propos d’Osama Khalil.

5) Les signes de l’absence, Poésie entrecroisée, Bilingue (français-italien), Coll. Aga-L’Harmattan, Alberobello-Paris, 2018. Introduction et traduction de Mario Selvaggio.

6) Comme l’aimant le fer, Poésie entrecroisée, Coll. Accent tonique, L’Harmattan, Paris, 2020.

7) Dialogue en aphorismes/Dialogue in aphorisms Poésie entrecroisée, Bilingue (français-anglais), Coll. Le Scribe-L’Harmattan, Paris, 2017. Introduction et traduction de Matthew Brauer.

 

Abdellah Hanbali, Eljadida Scoop, le 23 janvier 2021